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ripide le Jeune, d’Aristote, d’Antimaque, Harles invoquait à chaque pas les Anecdota et les Prolégomènes de Villoison, en exposant les raisons que ce dernier avait découvertes de corriger l’erreur de Fr.-Aug. Wolf, en sa Lettre à Schellenberg, touchant Antimaque de Colophon. Harles arrivait ensuite aux Alexandrins : toujours citant les Anecdota et les Prolégomènes de Villoison, il traitait successivement, comme Wolf, de Zénodote, d’Aristophane, d’Aristarque et de Cratès...

Après tant d’autres exemples, je crois inutile de recopier ici, face à face, les textes de Harles et ceux de Wolf. Mais que le lecteur, qui voudra vérifier, s’y reporte ; il verra comment, suivant son habitude, Wolf prend pour armature de son exposé les phrases mêmes de son devancier et les développe ou les orne de citations et de compléments, tirés des autorités auxquelles ce devancier le renvoyait... Aussi quand Harles s’arrête, Wolf s’arrête aussi. Brusquement, nous avons trouvé après Cratès le point final des Prolégomènes wolfiens. Presque aussi brusquement, Harles dans la Bibliotheca graeca interrompt, après Cratès, l’histoire de la critique alexandrine : citant seulement le nom de Tyrannion, vantant l’œuvre de Nicanor, — toujours d’après les œuvres de Villoison, — il passe à la question des rhapsodes et chanteurs homériques.

Deux questions nous embarrassaient plus haut : il semble que maintenant nous puissions y répondre.

I. Pourquoi Wolf a-t-il mis en si belle place dans son histoire homérique cet Apion dont, en vérité, il ne savait et nous ne savons encore presque rien ?

Parce que Harles-Fabricius, en son catalogue alphabétique des anciens homérisants (p. 503-504), avait consacré à Apion la plus longue — et de beaucoup — de ses notices, le seul Lexique d’Apollonius étant excepté. Il y racontait les merveilleuses tournées de ce