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autre, il confesse une de ses propres erreurs, — bien pardonnable, assure-t-il, — que Villoison avait réfutée en ces Prolégomènes et que lui, Wolf, s’était hâté d’écraser sous un article de l’Allgemeine Litteratur-Zeitung ; dans une troisième enfin, il prévient le lecteur que si Villoison, en ses Prolégomènes, a doctement traité de l’obel alexandrin et des autres signes critiques, en général, c’est après beaucoup d’autres, post alios multos[1]..... « M. Wolf, mon disciple, — écrivait Heyne à Villoison, a dans ses Prolégomènes profité des vôtres. » Non seulement Wolf n’a jamais avoué ce profit, mais il l’a tant et si bien dissimulé qu’à première et même à seconde lecture, on ne le découvre pas ; il faut dire que, par la faute de Villoison, la dissimulation de Wolf était d’avance facilitée.

« C’est à son retour d’Orient, dit A. Pierron, que Villoison écrivit ses Prolégomènes... : il envoya à [son éditeur] Coleti une collection de notes plutôt qu’une dissertation, la matière d’un livre plutôt qu’un livre. Le fond des Prolégomènes est excellent ; mais l’œuvre est indigeste. Il n’y a guère de lecture plus pénible. C’est un chaos de noms propres, de titres d’ouvrages, de chiffres de toute espèce, de citations en diverses langues, de signes particuliers, d’abréviations, d’italiques, de grec en onciales, de parenthèses, de notes, d’excursus. Ce qui ne diminue point le désagrément de la lecture, c’est que les lignes ont quatre-vingts lettres chacune. Elles occupent toute la largeur de l’in-folio,

  1. Page 179, note 41 : vide Villoisonii eruditissima Prolegomena ad Il. suam p. xxvi. Page 182, note 44 : facilem veniam apud eruditos habuit error olim meus... [quem] refutavit deinde Villois. Prolegg. p. xxiv ; ego autem rem retractavi in edit. illius censura quae inserta est Ephemerid. univers. litter, lenae prodeuntibus a. 1791, n. 31. Page 252, note 37 : de hoc [obelo] et reliquis signis criticis in universum erudite post alios multos disserentem vide Villois., Prolegg. p. xiii seqq.