lui-même l’idée de cette édition ; il était occupé, surchargé d’autres travaux[1]. Que deviennent alors ces fameux projets homériques dont s’enfiévrait déjà sa prime adolescence ? et ces pensées, ces regards toujours tournés vers Homère, quels que fussent les autres travaux qu’il pouvait avoir en train ?...
En 1784-85, Wolf s’était contenté de donner, avec quelques corrections de détail, le texte homérique de Glasgow : en 1794, quand Wolf ne donnait, — comme Villoison en 1788, — qu’une Iliade et quand le texte de cette Iliade avait, de l’aveu de Wolf lui-même, de merveilleuses ressemblances avec le texte de Villoison, est-il d’une critique trop hardie de conjecturer que cette rencontre était, une fois encore, l’effet, non pas du hasard, mais des procédés habituels de l’auteur ? En 1784, Wolf avait eu l’honnêteté de reconnaître sa dette envers les gens de Glasgow : son Odyssée et son Iliade, disait-il dans les titres mêmes, étaient ad exemplar Glasguense expressae... En 1795, pourquoi Wolf n’a-t-il pas dit tout pareillement de son Iliade qu’elle était ad exemplar Venetum expressa ? il se serait conformé à la règle qu’il posait un jour pour autrui : « On ne satisfait aux lois de l’histoire qu’en citant le nom de ses auteurs ; c’est le devoir évident, si nomen hominis apposuisset, id quod sane facere debebat, omnibus historiae legibus plane satisfecisset[2]. »
Mais en 1794, Wolf avait décidément une idée singulière de ses devoirs et de ses droits. Dans l’une de ses notes, il veut bien reconnaître que les Prolégomènes de Villoison sont tout remplis d’érudition ; dans une