n’aurait eu qu’à énumérer les innombrables travaux que, depuis douze ans, Wolf avait promis au public, dont il avait même annoncé la prochaine publication, ce choix de dialogues platoniciens qu’annonçait la Préface du Banquet (1782), ce choix des critiques modernes qu’annonçaient les Variae Lectiones de Muret, cette collection des auteurs grecs, ces éditions de Diodore, d’Hésiode, d’Isocrate, d’Arrien, de Lucien, d’Apollonius Dyscole, de Galien, promises en 1789 dans l’Épître dédicatoire de la Leptinienne, ces œuvres philosophiques de Cicéron dont parlait en 1792 la Préface des Tusculanes, etc.
« Je n’avais eu connaissance, disait Wolf en 1795, que des projets homériques de mon cher Kœppen ». Né en 1755, mort en 1791, J.-H.-J. Kœppen[1] avait été le collègue de Wolf à l’école d’Ilefeld, où il avait enseigné de 1779 à 1783. C’était un ancien élève de Heyne, dont le maître vantait encore le savoir, le labeur et la « piété » envers lui, dans sa Préface à l’Iliade de 1802, onze ans après la mort prématurée de ce « disciple chéri[2] ». Kœppen avait commencé et presque achevé, de 1787 à 1791, la publication d’un Commentaire de l’Iliade, Erklärende Anmerkungen zum Homer[3], auquel il avait mis pour prolégomènes une Étude sur la Vie et les Chants d’Homère[4]. Ouvrage scolaire, mais d’une soigneuse érudition, ce n’était pas une édition de l’Iliade ni même un commentaire critique : c’était plutôt une sorte d’explication ou d’élucidation du texte homérique, que Kœppen laissait à d’autres le soin d’éditer. Kœppen, à n’en pas douter, connaissait les projets