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Comme nous avons lu l’Iliade et l’Odyssée sur la scène où combattit Achille et dans les pays où voyageoit Ulysse et chantoit Homère, j’imprime aujourd’hui nos remarques sur ce Poète grec... Parmi cette multitude de réflexions et d’observations que [ce voyage] a fait naître, je choisirai celles qui développent davantage le caractère et le génie d’Homère.... On ne [lui] rendra justice qu’en se transportant sur les lieux et au siècle où il a composé ses poèmes. Nous avons pour cela traversé les mers et essuyé toute sorte de fatigues ; sans avoir plus d’esprit que nos lecteurs, il nous est permis de leur apprendre ici quelque chose. »

Livre d’impressions, d’observations et de réflexions personnelles, comme dit l’auteur, plutôt que de science et de discussions érudites, cet Essay de Wood mériterait aujourd’hui encore d’être familier aux homérisants, pour d’autres raisons, mais pour d’aussi bonnes raisons que les Conjectures de d’Aubignac. Trois chapitres seront toujours de la plus profitable des lectures : chapitre iii, Voyages d’Homère et ce qu’il dit de la Navigation ; chapitre iv, Vents dont parle Homère ; chapitre v, Géographie d’Homère. Sur le thème que « des causes permanentes et invariables par leur nature ont toujours produit les mêmes effets », c’est comme trois méditations d’un navigateur sur les descriptions d’Homère vues à travers les phénomènes actuels.

Il est un quatrième chapitre plus instructif et plus original encore et dont nos spécialistes les plus récents auraient à tirer profit : c’est le chapitre vi, Description de Pharos et d’Alexandrie, où Wood explique, par son expérience personnelle, le voyage de Ménélas entre Pharos et l’Égyptos, c’est-à-dire entre l’îlot, qui porta dans la suite Alexandrie, et les fameux, les terribles bogaz du Nil. Ah ! quel interminable et terrible voyage ! s’écrie Ménélas, dont nombre de commentateurs ne