à la gloire de l’orateur, une transposition des éloges qu’Hésiode décernait au sage roi du bon vieux temps, pasteur et juge de son peuple ; vers par vers, hémistiche par hémistiche, on peut suivre le travail du copiste dans ce discours d’Ulysse répondant aux insultes du jeune Euryale :
Ulysse. — C’est bien mal dit, mon hôte ! Un maître fou, c’est toi ! Beauté, raison, bien dire, on voit qu’en un même homme, les dieux presque jamais ne mettent tous les charmes. L’un n’a reçu du ciel que médiocre figure ; mais ses discours sont pleins d’une telle beauté qu’il charme tous les yeux : sa parole assurée, sa réserve polie le marquent dans la foule ; quand il va par les rues, c’est un dieu qu’on admire…. J’en sais d’autres qui sont d’une beauté divine, mais qui, dans leurs discours, manquent toujours de grâce… C’est ainsi que, sur toi, brille tant de beauté qu’un dieu même n’aurait pas fait plus bel ouvrage. Mais ton esprit, du vent !… Tu m’as levé le cœur au plus profond de moi, avec tes mots de rustre !…
Il ne faut donc user de ce second chant de Démodocos qu’avec toutes les réserves que comporte sa douteuse origine et sans une pleine confiance dans les renseignements qu’il nous fournit.
Cet épisode interpolé des Jeux est, néanmoins, d’une époque assez haute encore et d’un auteur qui connaissait les mœurs homé-