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grandes portes au prodomos, « avant-pièce » profonde de cinq mètres aussi, laquelle communique, par une porte unique, mais très large, avec le mégaron, hall ou grand’salle.

Le mégaron a dix mètres sur douze à l’intérieur ; il est enclos de murailles pleines et couvert d’une terrasse plate que soutiennent au centre quatre colonnes, formant un rectangle d’environ 5 mètres 50 de côté. Au milieu de ce rectangle, un grand foyer circulaire, — de quatre mètres de diamètre environ, — sert autant à l’éclairage de la pièce, le soir[1], qu’au chauffage durant la mauvaise saison ; la fumée s’échappe par une lanterne que les quatre colonnes supportent et élèvent au milieu de la terrasse.

Outre cette lanterne, dont les côtés restent ouverts, ce hall ou grand’salle prend jour et air par des sortes de larmiers, que les poutres

  1. Dans les Poésies authentiques, il n’est question ni des lampes ni des torchères dont font mention certains passages interpolés. Il est une de ces interpolations particulièrement ridicules (Odyssée, chant xix, vers 1-50) où figurent la lampe et la choenix attiques (mesure de capacité) ; que l’on imagine le litre et le bec de gaz introduits en une tragédie de Racine !… On use de torches à main pour circuler dans les longs et obscurs couloirs de l’« épaisse demeure » et pour aller au ravitaillement dans les profonds trésors et magasins, dont la plupart sont souterrains ou forment casemates voûtées dans l’enceinte.