Halithersès expliquait ce présage. Aussi, quand Eurymaque lui répond, ses premiers mots sont contre les oiseaux :
Des oiseaux ?… que de vols sous les feux du soleil !… sont-ce tous des présages ?… Si ta vieille sagesse, ta docte fausseté, excitent le jeune homme et le font intraitable, c’est à lui tout d’abord qu’il en cuira le plus ! il peut, pour réussir, compter sur ces oiseaux !
Et, du geste, Eurymaque montre ironiquement ces aigles qui disparaissent à l’horizon.
Telle est l’interprétation que rend nécessaire la comparaison avec deux autres passages de la même Odyssée. Au chant XV (vers 174), le démonstratif « celui-ci », — sans substantif d’accompagnement, — désigne l’aigle d’un présage que Zeus vient d’envoyer à Ménélas et à ses deux hôtes, Pisistrate et Télémaque.
Pisistrate reprit le premier la parole : « Pour qui donc, Ménélas, ô nourrisson de Zeus, ô meneur des guerriers, le ciel nous envoie-t-il ce présage ? réponds ! c’est pour nous ou pour toi ? ». Il dit, et Ménélas cherchait, le bon guerrier, quelle sage réponse il pourrait bien lui faire. Mais, drapée dans ses voiles, Hélène fut plus prompte : « Écoutez-moi ! voici quelle est la prophétie qu’un dieu me jette au cœur et qui s’accomplira. Pour enlever notre oie, nourrie à la maison, vous voyez celui-ci venir de son berceau et de son nid des monts… »