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II
REPRÉSENTATIONS ÉPIQUES

Quand les premiers Achéens descendirent en Grèce vers le xve siècle avant notre ère[1], les Mycéniens et les Égéens, leurs prédécesseurs en ce pays, usaient déjà d’une écriture, qui n’était pas l’alphabet et dont les archéologues, dans leurs fouilles de Crète, des Iles, de Troie et du Péloponnèse, ont retrouvé des documents antérieurs au second millénaire avant J.-C.

Faute de pouvoir les déchiffrer, il nous est encore impossible de voir à quels usages étendus ou restreints cette antique écriture avait été

  1. J’ai exposé l’histoire sommaire des origines grecques dans le premier volume de cette « Résurrection d’Homère ». La chronologie officielle d’Athènes comptait six siècles environ entre les débuts de la civilisation proprement hellénique et l’apparition des Poésies. L’histoire commençait pour les Athéniens avec Kékrops, aux alentours de 1600 avant notre ère. La civilisation complète était implantée un siècle plus tard, entre 1520 et 1500, par le phénicien Cadmos et l’égyptien Danaos, importateurs de l’écriture, des céréales, du vaisseau de mer et du char de guerre. Le siège de Troie prenait place vers 1200. L’invasion dorienne, un siècle plus tard, chassait du Péloponnèse, les « fils d’Achéens » qui s’en allaient vers 1080-1050 fonder sur la côte d’Asie-Mineure les villes royales d’Ionie, où Homère naissait vers 900.