Le Chœur. — Pour son plus grand profit, qu’il réussisse en tout, comme il va réussir à nous bander cet arc !...
Eschyle n’était que trop modeste ; mais il n’avait pas tort de dire « qu’il vivait des miettes tombées de la table homérique ». Pourtant, si nous comparons à l’épos la tragédie athénienne et notre tragédie française, peut-être n’est-il pas difficile de reconnaître que celle-ci est la plus semblable des deux au drame épique.
La tragédie athénienne fut autant influencée par la lyrique des Éoliens et des Doriens que par l’épos des Ioniens : la musique, qui y tenait autant de place que le drame, le débordait souvent ou même l’écrasait. La cithare en sourdine accompagnait jadis la voix de l’aède épique ; il peut sembler parfois que dialogues et récitatifs tragiques ne soient que l’encadrement ou l’accompagnement des chœurs et de leur triomphante musique vocale et instrumentale. Et la tragédie athénienne, ayant encore hérité des danses du dithyrambe et des fêtes dionysiaques, devint au total une sorte d’opéra, que nous ferions jouer sur l’une de nos « scènes lyriques », plutôt qu’en notre Théâtre des Français.
Il est, au contraire, des scènes de Racine et des épisodes d’Homère dont la ressemblance éclate à première lecture : on peut se demander