Des Pyliens néléides régnaient dans certaines de ces villes, des Lyciens glaukides, dans d’autres, et des Néléides-Glaukides, en des troisièmes. Descendants des Achéens d’Argos par Sisyphe et des autochthones par le roi de Lycie ; petits-fils de Bellérophon l’Achéen, du libérateur de la terre asiatique, du vainqueur de la Chimère, des Solymes et des Amazones, du gendre et successeur des rois indigènes, les Glaukides unissaient ainsi en leurs veines le sang le plus divin des Hellènes venus pour coloniser les rivages d’Asie et le plus noble sang des antiques dynasties locales.
Ces Exploits de Diomède, dans leur ensemble, ont paru aux Critiques du xixe siècle une variation admirable des Exploits d’Agamemnon, mais une variation de date plus récente. Ils sont dans notre Iliade, pour la gloire des Glaukides ce qu’est, pour la gloire des Néléides, le Voyage de Télémaque dans notre Odyssée.
La synthèse des deux Poésies serait-elle donc de la même date et des mêmes mains ou, tout au moins, de la même patrie ?… Elle aurait été faite ou amorcée, non pas dans l’Hellade d’Europe, dans l’Athènes de Pisistrate, mais en quelque cité des Néléides-Glaukides, sur la côte d’Asie, — non pas au temps des tyrans démocratiques, mais à la cour des royautés de droit divin, chez « des rois fils