Et les prétendants, qui, au chant I, s’irritent d’un pareil langage, laissent réunir au chant II cette assemblée, dont ils ne peuvent rien attendre de bon, alors qu’il leur serait si facile de l’empêcher ! et le père de l’un d’eux, le vieil Ægyptios, s’étonnera, le lendemain, de cette convocation ! Il ignorera que Télémaque en est l’auteur — alors que l’un des prétendants est son fils Eurynomos, qui, passant les journées au manoir d’Ulysse et assistant à tous les festins, a entendu le discours de Télémaque.
Au chant II pareillement, que vient faire le vers 347, si l’on conserve le chant I ?
Les portes de bois plein aux solides jointures étaient sous double barre, et, les nuits et les jours, une dame intendante, Euryclée, fille d’Ops le fils de Pisénor, était là qui veillait, l’esprit toujours au guet.
Ce vers 347, qui ne saurait être supprimé, ne conviendrait pourtant que si nous ne connaissions pas encore Euryclée, si, pour la première fois, apparaissait cette sage nourrice dont jamais, dans tout le reste des Poésies, nous ne retrouverons la filiation. Or en I 429 (= II 347), nous l’avons déjà rencontrée ; nous savons dès lors son histoire et son origine.