l’autre : l’écart est trop grand pour n’être qu’un effet du hasard ou du caprice des hommes. La cause profonde apparaît dans la différence de structure entre les longs récits des deux premiers drames et les scènes moins suivies que juxtaposées du dernier : il est plus facile d’ajouter de nouveaux cadres à une galerie de tableaux qu’une portion de fresque aux murs d’une salle continûment décorée.
Autre différence dans les « annonces » du dialogue : les Récits recourent d’ordinaire pour cet usage au vers plein, complet ; il semble que l’auteur de la Vengeance ait voulu parfois se contenter d’un hémistiche.
Et il est une annonce que la Vengeance possède en propre et répète une quinzaine de fois : Alors, porcher Eumée, tu lui dis en réponse. Nulle part dans les Récits ni le Voyage on ne rencontre cette formule, qui ne manque pas d’une certaine emphase ironique. Mais trois fois dans l’Iliade, on retrouve une formule analogue : Tu dis en gémissant, ô cavalier Patrocle.
On pourrait, de même, dresser un catalogue des mots que la Vengeance est seule à employer, et il suffit d’en lire cent vers, après cent vers des Récits, pour apprécier tout aussitôt la valeur de ces deux textes.
D’un bout à l’autre de la Vengeance, le traducteur vient chopper sur des termes