Plus loin, figure une copie du chant V de l’Odyssée, des dix vers 476-485 qui décrivent le fourré où, sauvé du naufrage, Ulysse tout nu va chercher un gîte contre la dent des fauves, l’humidité de la nuit et la froidure de l’aube, au haut de la colline qui domine le fleuve. Les détails de cette description tendent, tous, à nous promettre pour le héros un sûr et chaud couvert : la défaillance et la mort le guettent après les trois journées qu’il vient de passer, nu, sans manger, dans l’eau de mer ; le voile divin de Leucothéa ne le protège plus. Ce fourré est donc une forteresse végétale, dont rien ne peut forcer le rempart, ni vent, ni brume humide, ni pluie : c’est un grand nid de feuilles sèches, dans lesquelles pourra s’étendre, se réchauffer, se cacher tout entier le héros, comme une braise enfouie sous la cendre et conservant sa chaleur...
C’est ce gîte d’Ulysse qui devient au chant XIX (vers 439-443) la bauge du sanglier ! quiconque a vu bauge de sanglier sourira de cette couche épaisse de feuilles et de ce rempart impénétrable de verdure qu’éventrent chaque jour les sorties et les rentrées de la bête.
Platon lisait une Odyssée où figurait cet épisode de la Chasse. Par contre, la Chasse ne figurait pas dans l’Odyssée d’Aristote, dont le propre témoignage est formel là-dessus :