et de ses concours, soit quelque grande ville de Crète, soit même la communauté fédérale ou religieuse des cités crétoises… Or, de nos vingt-huit mille vers homériques, un seul nous parle des Doriens, et c’est au sujet de la Crète et de leur établissement dans cette île :
Au large, dans la mer vineuse, est une terre, aussi belle que riche, isolée dans les flots : c’est la terre de Crète, aux hommes innombrables, aux quatre-vingt-dix villes [dont les langues se mêlent ; côte à côte, on y voit Achéens, Kydoniens, vaillants Etéocrètes, Doriens tripartites et Pélasges divins] ; parmi elles, Cnossos, grand’ville de ce roi Minos que le grand Zeus, toutes les neuf années, prenait pour confident.
J’ai mis entre crochets trois vers du texte actuel que Platon ne semble pas avoir connus, car il cite le passage en les omettant.
Population mélangée et villes mixtes d’Achéens, d’Étéocrétois, de Kydoniens, de Doriens et de Pélasges : voilà un bon tableau de la Crète aux premiers siècles de la période classique. Mais rien dans la légende crétoise ni dans la tradition homérique ne permet d’admettre que Minos et Idoménée aient régné sur un pareil mélange de peuples, — et tout le contredit : leur Crète est antérieure à l’invasion des Doriens…
La Chypriote, que citent les mêmes Alexandrins, avait introduit au chant XVII une tirade