imposé à tous les lecteurs anciens et modernes, si les homérisants de Pergame n’étaient pas survenus.
Rivaux des Ptolémées, les Attales fondent au milieu du iiie siècle leur bibliothèque de Pergame, et leur université, si l’on peut dire, fournit bientôt de professeurs l’Asie-Mineure, Rome et tout l’Occident. Ses homérisants (leur coryphée, Cratès, vint à Rome en 156 avant notre ère) prennent le contrepied des Alexandrins : ils en rejettent le plus souvent les athétèses et conservent ou rétablissent dans leur Homère la plupart des vers bâtards ou superflus qu’il a plu aux générations antérieures ou qu’il plaît aux générations nouvelles d’y introduire.
L’Homère, que les Romains reçoivent de Pergame et qu’ils adoptent, est donc encombré de vers douteux ou étrangers, qui figurent encore dans nos éditions scolaires d’aujourd’hui, et, jusqu’à nous, les Commentateurs anciens et les érudits modernes se sont transmis les raisonnements par lesquels les « Grammairiens » de Pergame s’efforçaient de légitimer tous les vers et épisodes qu’avaient mis en suspicion les « Critiques » alexandrins.
A qui devons-nous entendre, des Critiques ou des Grammairiens, pour reconstituer le texte primitif ?… Depuis la découverte des papyri homériques, nous comprenons bien