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Tririt », la Grosse Truie. Cette truie figure sur des scarabées importés d’Égypte en Crète dès les xxe ou xxiie siècles avant notre ère : les archéologues en connaissent l’existence, au musée de Candie.

Dans le premier volume de cette Résurrection d’Homère, j’ai trop longuement exposé, pour y revenir ici, tout ce que l’auteur des Récits d’Ulysse devait aux périples et aux poèmes des Phéniciens : il en emprunta sûrement le fond et les détails les plus précis ; nous ne pouvons pas savoir ce qu’il en garda de la forme et des expressions mêmes ; nous n’avons pas les originaux pour leur comparer le texte de l’imitation. Mais, à défaut de ces modèles phéniciens, il n’est pas interdit de chercher des indices dans l’hébreu que parlaient les rois de Jérusalem, au temps où David et Salomon, cent et cent cinquante ans avant Homère, vivaient dans la clientèle et l’association commerciales des rois de Tyr et de Sidon.

Salomon avait sur la mer Rouge ces « navires de Tarsis », que les Phéniciens employaient pour leurs lointaines expéditions vers notre Andalousie, — leur Tarsis, la Tartessos des Hellènes : — Ulysse, en son manoir d’Ithaque, avait pareillement des « cordages de Byblos », nom grec de cette antique cité phénicienne de Gebel, dont les tombeaux royaux viennent de