qu’un neutre ou un pluriel d’adjectif ; mais elle sert à des fins où le substantif nous paraît aujourd’hui de rigueur.
Il est possible, probable, qu’aux temps des premiers aèdes, le langage des contemporains usait ainsi de l’épithète. Il est certain que cet usage fournissait à la prosodie de l’hexamètre les commodités les plus grandes : les différents cas de la couple adjectif-substantif offraient en nombre les dactyles. L’alexandrin français des xviie et xviiie siècles avait un pareil recours à l’adjectif pour « attraper » la rime : notre alexandrin du xxe a un peu perdu ce besoin, bien qu’il apprécie toujours la commodité de l’adjectif à la fin de nos vers. L’hexamètre homérique, quoi qu’il en paraisse d’abord, est plus semblable à notre alexandrin du xxe siècle qu’à celui des xviie et xviiie : il garde de sa vie antérieure tout un bagage d’épithètes dactyliques ; mais beaucoup d’entre elles constituent avec les substantifs des formules qui sont devenues clauses de style, phrases protocolaires, et doivent être traitées en conséquence.
Un grand nombre d’autres, — je dirais volontiers : le plus grand nombre d’entre elles, — sont tout le contraire de chevilles poétiques ; car ce sont des épithètes, non de qualité, mais de désignation et de nature, qui ne traduisent, liées au substantif, qu’une seule