— A ces mots de la Nymphe, aussitôt je réponds :
« Je ne sais pas ton nom, déesse ; mais écoute…
— Je dis. Elle reprend, cette toute divine :
« Oui, je veux, étranger, te répondre sans feinte…
— A ces mots de la Nymphe, aussitôt je réponds :
« Alors conseille-moi !… quelle embûche dresser à ce vieillard divin ?…
— Je dis. Elle reprend, cette toute divine :
« Quand le soleil, tournant là-haut.
Comparez le récit qu’Énée fait à Didon : on louera sans doute le soin avec lequel Virgile a voulu éviter la monotonie des formules homériques : grand gain littéraire à coup sûr ! Mais essayez de réciter l’un et l’autre passage devant un auditoire : quel avantage reprend tout aussitôt le texte du Poète !
Le récitant a ses changements de voix et de ton indiqués d’avance par ce texte même, bien visibles à ses yeux, à son esprit, à sa mémoire : de même que le Poète encadre ses discours de deux vers formulaires, le récitant pourra, — c’est assurément ce qui se passait dans la récitation antique, — les annoncer et les conclure, les encadrer par un changement de ton, un abaissement, un ralentissement ou une accélération de la voix, les mettre ainsi