Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 2.djvu/106

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tions du premier auteur et qu’elle ne fut imaginée qu’ensuite, soit par les éditeurs et grammairiens, soit par les récitants de métier et pour la commodité de leur métier. Une simple comparaison entre l’Énéide et les Poésies homériques ferait tomber aussitôt l’objection.

Dans l’Énéide, composée pour être lue et non pour être représentée, le dialogue s’annonce de diverses façons. C’est, quelquefois, par un vers entier :

Ad quem tum Juno supplex his vocibus usa est…

Le plus souvent, ce n’est que par une moitié ou un fragment de vers :

Æolus haec contra : « Tuus, o regina, quid optes…

Ces formules d’annonce sont d’ordinaire séparées du discours ; mais elles peuvent y être mêlées :

Constitit et lacrimans : « Quis jam locus, inquit, Achate…

Il arrive même que la formule d’annonce soit rejetée à la fin du discours :

« O fortunati quorum jam mœnia surgunt ! »
Æneas
ait et fastigia suspicit urbis…

Les discours de l’Énéide commencent et se terminent souvent avec le vers. Mais souvent