la fille de Pharaon, comme Ménélas est sauvé par la fille de Prouti, est l’homme à la baguette, qui change les bâtons en serpents, déchaîne et enchaîne les pestes et calamités et rivalise de miracles avec les « gens du livre » et magiciens de Pharaon : il commence son exil chez les sept filles de Iothor, où le Seigneur lui promet la terre des sept peuples ; il commence ses magies par les sept jours du fleuve changé en sang ; il commence sa marche par les quatorze jours de la Pâque et les sept jours des azymes ; il ouvre les flots de la mer Rouge qu’il passe à pied sec, comme les lecteurs de Thot ouvrent le Nil ou les pièces d’eau et marchent à sec dans le fond mis au jour.
S’il en fut ainsi chez les Hébreux, sujets ou esclaves intermittents de Pharaon, comment n’en aurait-il pas été de même chez leurs cousins de Phénicie, vassaux, clients, commissionnaires et correspondants perpétuels de l’Égypte ? Pour arriver dans l’Égyptos ou pour en revenir, Ménélas et le pirate crétois ont passé par la Phénicie. Pour arriver aux poèmes homériques, le conte égyptien a pu prendre la même route.
Il est d’abord un trait qu’on ne rencontre jamais dans les contes d’Égypte : la nourriture d’immortalité, l’ambroisie. Idothée donne à Ménélas l’ambroisie pour neutraliser la terrible odeur des monstres de la mer. Sans l’ambroisie,