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de Phénicie ?… Une pareille science chez eux dépasse les bornes de la vraisemblance, et voici peut-être quelques indices qui doivent nous mettre en garde.

Le rhythme septénaire des Sémites régit notre conte odysséen. Ce rhythme régit aussi les mesures que nous donnent les plus vieux géographes helléniques sur la côte de l’Égyptos. Le Nil devait avoir sept bouches : Hérodote corrigera et dira « les cinq bouches du Nil ». L’Égypte devait avoir sept cents myriades d’habitants. Le Delta devait s’être avancé dans la mer de sept journées de navigation. Septante myriades de pèlerins fréquentaient les fêtes de Bubaste. Aigyptos avait eu sept fils d’une Phénicienne. Bousiris avait été amoureux de sept Hespérides, etc., etc.

Le même rhythme régit les scènes de magie égyptienne que nous ont rapportées les Hébreux. Dans la Genèse, Pharaon voit en songe sept vaches maigres et sept vaches grasses, sept épis pleins et sept épis vides ; il appelle ses devins et ses sages ; mais le seul Joseph peut prédire les sept années de fertilité et les sept années de sécheresse. Dans l’Exode, Moïse, sauvé par