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« Homère représente la maturité et non l’enfance d’un âge poétique » :

Nous n’en pouvons pas douter, quand nous voyons l’hexamètre, du commencement à la fin, être la forme invariablement adoptée : entre les divers mètres que nous offre la poésie grecque, l’hexamètre est l’un des plus sévèrement réglés. La place des longues et des brèves y est fixée à l’avance, suivant des lois rigoureuses. Le principe qu’une longue vaut deux brèves a évidemment quelque chose d’arbitraire. Non moins conventionnel est celui qui veut que deux consonnes consécutives allongent la syllabe. Comme l’alexandrin français, l’hexamètre épique a l’air d’être l’héritier d’une longue évolution…

Mais autant que la forme extérieure, langue et prosodie, le fond des poèmes homériques suppose les préparatifs d’une longue tradition et, sous les yeux et dans la mémoire de l’auteur, l’exemple et les apports de nombreux modèles.