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en avait conservé tous les signes en leur netteté primitive ; la lecture, la traduction et le commentaire s’en faisaient aisément, grâce aux inscriptions déjà connues de la Phénicie et de Carthage et grâce au vocabulaire et aux données historiques de la Bible.

C’était une stèle, trouvée sur le plateau semi-désertique qui fait le seuil de l’Arabie, au delà de la Palestine, à l’Est de la profonde tranchée du Jourdain et de la Mer Morte. Elle avait été dressée là par l’un des rois pasteurs qui dominaient jadis ce pays de Moab et parlaient une langue de même famille que l’hébreu et le phénicien. Ce cheikh, du nom de Mésa, était cité par la Bible au second livre des Rois : il avait été le vassal et le tributaire du roi d’Israël Achab (907-898) ; il avait survécu à ce mari de la fameuse Jézabel ; il s’était révolté contre le successeur, Jéhoram. C’était donc un personnage connu des historiens hébreux et qui avait mérité une place dans leurs annales officielles, vers l’an 900 avant notre ère.

L’histoire sainte est peu familière aux générations actuelles. Il n’est pas inutile de leur rappeler que, dans ses quatre recueils historiques, Josué, les Juges, Samuel et les Rois, la Bible raconte les débuts difficiles, puis les progrès et le succès du Peuple de Dieu en Terre Promise, son unification sous le sceptre de David et de