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était, comme chez nous la cavalerie, l’arme aristocratique où les princes de la famille royale s’engageaient, ainsi que les nobles et leurs enfants. On ne s’aventurait pas volontiers sur le dos même du cheval, et ce n’était guère qu’au milieu d’un combat, lorsque le char était brisé, que l’on se décidait à enfourcher l’une des bêtes pour se tirer de la mêlée…

Est-ce de guerriers homériques ou de guerriers égyptiens que parle ainsi G. Maspero ? et tel vers homérique

Les chevaux de grand cœur s’envolaient vers la plaine

ne serait-il pas la traduction la plus exacte de telle représentation égyptienne d’un char en pleine course, dont les chevaux aux longs crins (selon l’épithète homérique) « s’envolent », les deux pieds de devant battant l’air ?

Venus sans doute de l’Europe continentale, ces Achéens étaient descendus dans la Grèce « pélasgique », à travers la Macédoine et la Thessalie : les siècles plus récents ont connu les descentes successives que l’Hellade ancienne et moderne vit s’abattre sur elle pour la piller, l’asservir, la dépeupler, en changer momentanément la race et en ruiner ou en abâtardir la civilisation ; tels, avant notre ère, les Doriens