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les documents de l’Égypte et de la Grèce elle-même. Les sceaux d’Aménophis III et de sa reine Tii (1411-1380), trouvés à Chypre, à Rhodes, en Crète et à Mycènes, fournissent la première date certaine pour le plein essor de cette civilisation égéo-levantine, dont les Hellènes attribuaient l’apport à Minos, fils d’Europe la phénicienne, à Cadmos le tyrien et à Danaos l’égyptien, importateurs des lois écrites, de l’alphabet, du cheval, du char de guerre et du vaisseau à cinquante rameurs. La Chronique de Paros, gravée sur marbre vers 264 avant notre ère, fait arriver Cadmos et Danaos entre 1520 et 1500 ; elle date de 1430 le règne du premier Minos, de 1250 le règne du second, de 1220 la guerre de Troie et de 900 la naissance d’Homère.

Les Achéens apparaissent pour la première fois dans les inscriptions où le Pharaon Minephtah (1234-1224) célèbre ses victoires sur les barbares du Nord que les Pharaons appellent les Peuples de la Mer et qui, durant deux siècles, essaient d’envahir l’Égypte par terre et par mer : tels, les Turcs de notre xvie siècle ou tels, les Grecs d’Alexandre et les Perses de Cambyse dix-neuf et vingt-deux siècles avant les Turcs.

Des Achéens font partie de ces bandes de « Normands », que les monuments pharaoniques nous montrent pourvus de bateaux et de