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II
HOMÈRE ET L’ORIENT

Les conséquences de ces découvertes ont dépassé toute prévision : il est impossible désormais de lire, de traduire, d’éditer et d’illustrer les deux Poésies comme on le faisait il y a soixante ans encore.

Jusqu’en 1870, Anciens et Modernes avaient pris l’habitude de ne plus admirer, sous la magnificence du langage et la forme parfaite des vers, que la grandeur des sentiments, la beauté des récits, la vie et la poignante émotion des scènes. Les Modernes, surtout, regardaient comme inutile, puérile même, toute tentative de chercher un fond de vérité, une part, si minime qu’elle fût, de réalité dans ces narrations et ces descriptions que l’on tenait pour imaginaires d’un bout à l’autre.

Vers 1870, Schliemann osa proclamer que, les héros homériques ayant vécu, on en pouvait, on en devait retrouver les traces, les souvenirs,