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dire des Phéniciens hellénisés déjà par un long séjour en Béotie, — avaient pris part à l’émigration des Ioniens. Ces Cadméens se répartirent dans les villes néléides, où leurs descendants semblent avoir tenu une place assez haute.

À Priène, que la présence de ces Cadméens fit appeler aussi Cadmée, un autre des Sept Sages, Bias, était pareillement issu d’une famille cadméenne. À Milet, ce fut un Cadmos qui, le premier, écrivit des livres d’histoire : sa Fondation de Milet passait pour le premier livre en prose des Grecs.

Thalès, appartenait au genos des Thélides, « qui sont les Phéniciens les plus nobles parmi les descendants de Cadmos et d’Agénor ». Quelques auteurs racontaient pourtant que, né hors de Milet, Thalès y était venu avec un exilé de Phénicie, Neileus, après avoir vécu en Égypte parmi les prêtres.

Grand emporium de l’Anatolie, où venaient converger toutes les routes de terre et de mer, Milet vit certainement les vaisseaux levantins accourir dans son port et les marchands ciliciens, phéniciens, égyptiens, etc., installer chez elle des comptoirs ou même un quartier — on disait alors : un « camp » — étranger. Comme la Memphis d’Hérodote, Milet eut alors son Camp des Sidoniens ou des Tyriens. Ces Phé-