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Posidion pylien dont parle le Voyage aux bouches de l’Alphée.

Posidon devint le dieu fédéral de tous les Ioniens, comme il avait été le dieu fédéral de tous les Pyliens ; sous leur Pylos des Sables, les rois homériques avaient jadis fédéré neuf cités ; c’est neuf cités aussi qui formèrent la fédération ionienne autour du culte de Posidon. Aussi les aèdes, poursuivant la flatterie, avaient-ils fait de Posidon le père des Néléides.

La gloire de Pylos vivait et vécut longtemps dans les souvenirs de l’émigration, peut-être en des écrits apportés d’outre-mer en Ionie. Bien des aèdes, avant les poètes odysséens, avaient sans doute rebattu les oreilles royales de la gloire néléide. Pylos, « la Porte des Sables », son site, sa ville, son mouillage, ses alentours et ses légendes étaient devenus une matière poétique, aussi familière aux auteurs de drames épiques que le seront plus tard la Thèbes d’Œdipe ou la Mycènes d’Agamemnon aux auteurs de tragédies.

Entre Nestor et nos poèmes odysséens, des siècles s’étaient écoulés : Pylos, la métropole commerciale du Péloponnèse vers le Couchant, avait disparu dans le bouleversement de la Grèce achéenne, dans le changement des marines et des trafics. D’autres ports, Kyparissia et Kylléné, s’en étaient partagé la clien-