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sa voix, ses fils au joug du char liaient les deux trotteurs… Télémaque monta dans le char magnifique. À ses côtés, le Nestoride Pisistrate monta et prit en mains les rênes et le fouet…

Le Voyage de Télémaque, — la « conduite », pompé, de Télémaque par les Néléides vers la divine Lacédémone, — m’apparaît comme une ingénieuse illustration des généalogies plus ou moins légendaires que les dynasties néléides d’Ionie aimaient à s’attribuer. Il est probable que, parmi ces familles royales, quelques-unes, authentiquement anciennes et nobles, avaient un ancêtre néléide ; mais toutes ne remontaient pas aux Croisades, — je veux dire : à la guerre de Troie. Les colons, venus d’Europe, avaient eu à soutenir contre les indigènes asiatiques une période de luttes et d’hostilités, durant laquelle, avant l’installation définitive de leurs villes, plus d’un aventurier au bras vaillant, à l’esprit retors, — Achille et Ulysse tout ensemble, — s’était poussé vers le commandement et la royauté ; telles familles, qui, plus tard, se dirent Néléides, ne remontaient sans doute qu’à Néleus le jeune fondateur de Milet.

Ce Néleus est un personnage historique. Il semble avoir réellement existé, avoir vraiment fondé Milet. Mais qu’il fût un fils du roi d’Athènes Codros, un descendant du Pylien