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public que dans une région où les différents dialectes de l’Hellade, ionien, éolien, etc., voisinaient et cousinaient. Avant de s’amalgamer en cette langue des poètes, il a fallu que, longtemps, quotidiennement, ces dialectes se mêlassent dans le parler même du peuple ou dans les conversations du port et de l’agora. Sur les côtes d’Asie-Mineure, avec la proximité des villes et des tribus différentes, avec le mélange d’idiomes produit par le commerce maritime, cet amalgame de dialectes se comprend aisément. Mais nulle part ailleurs, il n’est une région grecque où cette langue mixte serait parvenue à se faire entendre et accepter, en triomphant des habitudes locales et des résistances particularistes.

Entre ces villes asiatiques, le drame odysséen du Voyage de Télémaque conduirait à faire un choix.

Chacune de ces villes avait encore son roi, sa dynastie et sa cour, avec les fonctionnaires habituels de la royauté homérique, hérauts, musiciens, chanteurs et poètes.

Elles avaient pris leurs familles royales, — dit Hérodote, — les unes parmi les Lyciens, descendants de Glaukos, fils d’Hippolochos, d’autres, parmi les Kaukones-Pyliens, descendants de Codros, fils de Mélanthos, d’autres enfin parmi les uns et les autres.