terre de l’Opikia : ils fréquentèrent la Sicile et s’y établirent avant d’arriver à ce pays de Naples et de s’y fixer. La première Cume hellénique fut une fondation seconde, qui succéda à l’Hypérie du poème : avant les Hellènes, d’autres peuples de la mer avaient occupé cette haute guette ; ici, comme à Naxos et Syracuse, les Hellènes ne firent que prendre la succession des Sémites : en 1049, il y avait cinquante ans pour le moins que les Phéniciens avaient achevé leur temple d’Utique et fondé leur « Enclos » de Gadès : la première Hypérie fut aussi leur ouvrage.
C’est donc entre la fondation sémitique d’Hypérie et la fondation grecque de Naxos, entre la fin du xie et la fin du viiie siècle avant notre ère, — entre les années 1049 et 736, pour donner des chiffres, — que l’on peut enfermer la création des Récits.
J’ai dit les raisons qui me faisaient remonter un peu plus haut que le viiie siècle. Il en est d’autres qui nous forcent à descendre un peu plus bas que le xie : le poème odysséen est postérieur d’assez nombreuses années à la première fondation d’Hypérie ; car, juchée sur sa butte, cette Cume de Campanie a dû subsister quelque temps, avant de succomber sous les coups des Opiques : ses premiers habitants, nos Phéaciens homériques, sont venus, de cap