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ensuite cet héritage, que fécondèrent en une nouvelle rencontre l’exemple et les prestiges des « Nordiques », Celtes et Germains.

Les Hellènes préhomériques avaient leurs nostoi ; les Levantins avaient leurs périples et leurs contes, leurs romans et leurs poèmes de navigation : les Récits furent le résultat d’un habile croisement. Je les définirais volontiers « l’intégration dans un nostos grec d’un périple ou, plutôt, d’un poème sémitiques ».

Sur l’âge de nos drames odysséens, nous avons, je crois, deux dates certaines, l’une minima et l’autre maxima.

Date maxima. Nous savons que les premières colonies des Hellènes dans la mer du Couchant furent leurs villes siciliennes, dont la fondation remonte au viiie siècle av. J.-C. Pour l’une de ces colonies, nous avons une date presque certaine : Syracuse dut être fondée en l’an 733 ou 734. Les historiens anciens sont formels là-dessus et nous pouvons les croire : une ville comme Syracuse devait connaître son histoire, en conserver des souvenirs, des archives, et tels de ces monuments écrits, liste de magistrats ou de prêtres, pouvait transmettre la date précise de la fondation.