Jérôme, qui nous explique clairement, en tête de son opuscule Sur les Noms hébraïques, toutes les difficultés de l’entreprise. À combien de calembours ou contresens, — dit-il, — peut prêter la transcription et la traduction des noms sémitiques dans les langues qui n’ont pas toutes les consonnes de l’hébreu, lequel n’écrivait pas, comme le grec et le latin, ses voyelles ! « Il en résulte trop souvent que plusieurs mots, écrits par l’hébreu de façons différentes, nous semblent les mêmes avec des significations différentes ».
Et saint Jérôme donne quelques beaux exemples de « cette variété dans l’interprétation » des noms propres :
Bochor : premier-né ou bâté ou l’agneau entre.
Edom : roux ou terrestre.
Elisa : mon dieu ou son salut ou vers l’île.
Cades : sainte ou changée.
Etc., etc., etc.
Il est, du moins, une conclusion, je crois : c’est que, des renseignements du périple sémitique aux créations du poème grec, des noms et sites du premier aux personnages et scènes du second, le passage ne s’est pas fait aussi directement qu’il pouvait sembler d’abord : il put,