Page:Bérard - La résurrection d’Homère, 1930, 1.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

mitiques, les autres grecs. Or, les traducteurs d’Homère ont trop souvent négligé de respecter une habitude du Poète, qui pourrait fournir un indice d’origine : ils ne nous rendent pas les assonances, allitérations et répétitions de syllabes ou de mots qui se rencontrent fréquemment dans ses vers.

Il en est de très apparentes et dont il est facile de donner un similaire, tout au moins un équivalent. Athéna, au premier chant de l’Odyssée, termine son discours à Zeus dans l’assemblée des Dieux, par un appel qui est un véritable calembour : « Ton cœur, roi de l’Olympe, est-il donc insensible ? ne fut-il pas un temps qu’Ulysse et ses offrandes trouvaient grâce à tes yeux ? aujourd’hui, pourquoi donc ce même Ulysse, ô dieu, t’est-il tant odieux ? » Dans le texte, que je tâche de rendre, Athéna dit : « Pourquoi persécuter, — odussao, — Odysseus ? »

Au IXe chant, Ulysse se moque du Cyclope en se donnant pour un certain Personne (outis, qui a pour synonyme métis, qui veut dire aussi pensée) et il se félicite que ce « nom de Personne et son perçant esprit » (métis amumon) aient dupé cette brute.

Il est des cas bien moins nets, où un auditoire d’Hellènes, rompus à toutes les arguties de la parole et à toutes les finesses de la langue,