rieur à la guerre de Troie », — nous dit Eusèbe, — avait réuni les Mémoires des différentes villes phéniciennes et rétabli la suite de leurs dynasties ; Philon de Byblos, qui traduisit cet ouvrage en grec, disait en sa Préface que Sanchoniathon, voulant connaître l’origine des choses, avait compulsé les « livres de Thot » ; il en avait tiré une cosmogonie et une zoogonie (disons d’un mot : une Genèse), puis une théogonie, dans laquelle figurait le grand voyage d’Astarté et son retour à travers la terre habitée.
Le périple merveilleux d’Héraklès dans la mer occidentale nous est connu par les mythes et légendes helléniques ; mais les Anciens savaient que cet Héraklès voyageur, cet explorateur des côtes et ce dompteur des monstres dans la Mer du Couchant, était l’Héraklès de Tyr : avant Ulysse, cet Héraklès-Melkart avait fréquenté les mêmes parages et usé parfois des mêmes instruments de navigation : la tradition voulait qu’il eût, comme Ulysse, fabriqué des radeaux.
C’est monté sur un radeau que cet Héraklès était arrivé à Érythrées d’Ionie, où il avait un temple célèbre par son antiquité. Pausanias y a vu la statue du dieu : « elle n’avait rien de commun avec les œuvres éginétiques, nous dit-il, ni avec les vieilles statues athéniennes ;