bordières, Ischia, Procida, Elbe, etc., forment des Bouches aussi. En pleine mer, les Baléares ont leurs doubles et triples Bouches. Dans l’Adriatique et les mers siciliennes, sardes, ligures, espagnoles, etc., des centaines d’autres passages s’ouvrent entre la grande terre et les multiples îlots côtiers… Ce chiffre sept est-il grec ou sémitique ?
Serait-ce donc, non pas un périple prosaïque et précis, ni même une simple anthologie d’aventures séparées, mais une seule histoire merveilleuse et, pour lâcher le mot, quelque poème ou roman des Sept Bouches, que les lettrés de Phénicie auraient fourni à notre poète grec ?
Si les Égyptiens, qui avaient des périples, en tiraient déjà, cinq et six siècles avant Homère, des contes et romans de navigation, les Chaldéens, qui furent les autres éducateurs de la Phénicie, avaient depuis plus longtemps encore de grandes épopées, les unes militaires, comme l’Iliade, les autres géographiques, comme l’Odyssée, toutes religieuses et pleines de l’intervention des dieux et déesses dans l’existence des rois et des héros. Deux de ces épopées,