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Les Alexandrins, d’autre part, s’efforçaient de « redresser », — de diorthoser, — le texte homérique pour le remettre, disaient-ils, en son état primitif. Les éditions de toute qualité, mais surtout les copies « vulgaires », avaient été envahies, par des vers « superflus » et des vers « bâtards ». Les premiers, authentiquement homériques, avaient été fastidieusement et inutilement répétés en des places où ils n’avaient que faire : on alléchait le client par l’annonce d’une édition « plus complète ». Les seconds étaient des vers apocryphes, que des faussaires avaient attribués au Poète et frauduleusement introduits dans le texte original.

Les Alexandrins expulsent de leurs Homère ceux des vers « bâtards » et « superflus », dont la sottise ou la maladresse fait scandale et ceux dont l’intrusion est cent fois prouvée par quelque irrégularité du fond ou de la forme. Mais ils conservent la plupart des autres vers surajoutés, même ceux qu’ils jugent les plus douteux, les plus indésirables : ils se contentent de les noter en marge de l’une de ces marques d’infamie qu’ils appellent « signes critiques ».

IIe siècle avant - Ier siècle après J.-C. — Période pergaméenne. Rivaux des Ptolémées, les Attales fondent la bibliothèque et l’université de Pergame, qui fournit de professeurs