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Mais, en cette même année 1601, se fonde à Londres la première Compagnie des Indes orientales ; elle s’attire la haine des Hollandais, qui « commencent à mettre en usage les moyens les plus vils, — dit Lediard, l’historien de la marine anglaise, — pour exclure nos gens du commerce des Indes orientales, en quoi ils réussirent en plusieurs endroits ». Les expéditions suivantes des Anglais sont contrecarrées par les « supercheries, trahisons, ingratitudes et pratiques sourdes » des Hollandais, des Espagnols et des Portugais…

La guerre déclarée en résulte : durant vingt années (1603-1623), elle met aux prises Anglais et Portugais et conduit ces derniers au désastre d’Ormuz. Tout au long des xviie et xviiie siècles, le secret et les exagérations des quatre concurrents n’en alternent pas moins pour détourner ou dégoûter du voyage les autres marines :

Les postes des Hollandais dans les Moluques, — écrit Bougainville, — ont pour objet d’empêcher les autres nations de s’y établir, en faisant des recherches continuelles pour découvrir et brûler les arbres d’épiceries et en ne fournissant à la subsistance que des îles où on les cultive… Tous les ingénieurs et marins employés dans cette partie sont obligés, en sortant d’emploi, de remettre leurs cartes et plans et de prêter serment qu’ils n’en conservent aucun. Il n’y a pas