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rière lui, une autre lance est couchée, sur un haut chevalet, pour lui permettre de faire coup double contre un couple de montres ou de réparer une première maladresse.

La Skylla du Poète est une « terrible aboyeuse ». Le même Spallanzani navigue au large de Scylla :

Quoiqu’il ne fît point de vent et que je fusse encore à la distance de deux milles, je commençais à entendre un frémissement, un murmure et je dirai presque des hurlements de chien, dont je ne tardai pas à découvrir la véritable cause. Le rocher, coupé à pic sur le bord de la mer, renferme à sa base plusieurs cavernes, dont la plus spacieuse est appelée Dragara par les habitants de l’endroit. Les ondes, entrant avec impétuosité dans ces cavités profondes, se replient sur elles-mêmes, se brisent, se confondent, écument de toutes parts et produisent les bruits divers que l’on entend au loin.

Dans un autre détroit, Ulysse, pour quitter l’île de Calypso, construit, non pas un navire creux, mais un radeau plat ceinturé d’osier. Calypso habitait en face de Gibraltar ; les indigènes du détroit, — racontait le périple carthaginois d’Himilcon, — usaient de pareils radeaux, pareillement ceinturés.

Si Ulysse aborde deux fois à l’île d’Éole (Stromboli), c’est pour éprouver, tour à tour, la douceur accueillante et la fureur inhospitalière de ce roi, dont le volcan témoigne encore