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surpris par un de ces poissons qui lui trancha net la cuisse.

Pendant mon séjour à Messine, n’ayant pas eu l’occasion d’assister à la capture d’aucun chien de mer, je ne puis rien dire de la façon dont on s’y prend pour les attaquer. Je me bornerai à décrire un de ces poissons… Je m’arrêterai principalement à ses divers ordres de dents. Les dents de la mâchoire inférieure sont au nombre de soixante-quatre, laissant au milieu un espace vide. Elles forment des groupes séparés. Chaque groupe résulte de quatre rangées de dents, à la réserve de ceux qui avoisinent l’espace vide, lesquels sont composés de cinq rangées.

Quant à l’espadon, on le pêche tantôt avec la lance, tantôt avec le palimadara, espèce de filet à mailles très serrées…

La pêche à la lance tirait à sa fin. Voici comment elle se pratique. Les pêcheurs sont pourvus d’une barque qu’ils appellent luntre. Sa longueur est de dix-huit pieds sur huit de largeur et quatre de hauteur. Sa proue est plus spacieuse que sa poupe pour donner plus d’aisance à celui qui tient la lance… La lance est faite de bois de charme qui se plie difficilement. Sa longueur est de douze pieds. Le fer qui la termine a sept pouces de long ; il est armé latéralement de deux autres fers, appelés oreilles.

Sur les luntres qu’à plusieurs reprises, de 1902 à 1912, j’ai moi-même vues et photographiées dans les eaux de Scylla, l’homme de l’avant ne tient, en effet, qu’une longue lance ; mais der-