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une déesse, Circé, qui usurpa le sanctuaire et les fauves de Féronia, sa voisine.

Ces noms personnifiés prennent les mœurs, la parole et la vie d’hommes véritables ou de héros divins : ils s’irritent et s’apaisent, s’amourachent et se jalousent, mangent et boivent, discutent et injurient. Ils ont nos besoins, nos affections et nos sentiments ; ils se groupent en familles : la Cachette est devenue la fille du Pilier, de la montagne voisine, que nos Instructions nautiques nous décrivent comme chargée presque constamment d’un chapiteau de nuages ; les Anciens en faisaient l’un des soutiens de la voûte céleste ; Atlas (c’est le nom commun que les contemporains du Poète donnaient à leurs piliers) est devenu le père de Calypso.

Chaque aventure a même pour ressort la mise en action de la toponymie. Ulysse disparaît sept ans dans l’île de la Cachette, prisonnier de Calypso. La pêche sanglante du thon sur les côtes de Sardaigne nous a valu le massacre des Achéens, que leurs sauvages agresseurs harponnent et « emportent comme des poissons à l’horrible festin » ; ainsi font encore les Sardes pour les thons de leurs madragues, le jour de la matanza (tuerie). La pêche armée de l’espadon et la présence du chien de mer sur les côtes de Sicile nous ont valu de même la pêche horrible de Skylla la chienne et l’ar-