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c’est donc cette seule côte Nord qui mérite l’attention de l’hydrographe ; il nous en décrit, l’un après l’autre, tous les promontoires et tous les refuges : de Lépante à Corinthe, sur cette côte Nord découpée en six grandes baies, frangée de vingt ou trente mouillages, dentelée de soixante ou quatre-vingts caps, il ne nous fait grâce ni d’un caillou en mer ni d’une roche en terre… C’est pour le moins trois cents noms propres qui défilent devant nos yeux.

Je doute que, sans une carte marine et des plus détaillées, ce texte puisse donner au lecteur autre chose qu’une vision kaléidoscopique où se heurtent, se chevauchent et se mêlent nomenclatures et renseignements, avec des intervalles et des mesures dont l’esprit ne peut retenir ni la dimension ni même la place.

Pour achever de dérouter le lecteur, qui n’est pas à bord d’un navire, il arrive que la description passe d’un rivage du golfe à l’autre, d’une île au continent en face ou inversement, comme voiliers et rameurs doivent le faire pour voguer rapidement et sûrement.

Nombre d’auteurs anciens et modernes nous fourniraient la preuve que, des plus secs de ces