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quantaine de voyageurs, sans parler des Guides Joanne et Bædeker. Personne ne semblait les avoir jamais vues. Mon seul tort était de n’avoir pas lu avec attention nos Instructions nautiques.

En décrivant le détroit qui sépare les deux îles siciliennes de Lipari et de Vulcano, l’une, volcan en activité, l’autre, volcan éteint, les Instructions nous disent (et combien de générations ont dû, de Périples en Portulans et en Pilots, se transmettre ce renseignement !) qu’entre le cap Perciato de Lipari et la Pointe de Feu de Vulcano, la passe n’est large que de trois encablures :

Dans le Sud de la pointe del Perciato, — disent les Instructions nautiques, — sont deux rochers remarquables : le plus Nord et plus Ouest, la Pietra Lunga, haut de 47 mètres, paraît à petite distance comme un navire sous voiles ; c’est un amas volcanique de couches très nitrifiées, présentant à sa base une ouverture qui permet aux embarcations de passer à travers ; l’autre rocher, la Pietra Menalta, de beaucoup plus bas, est généralement couvert de mouettes d’une grande espèce estimée par les habitants.

Voilà les deux Pierres du Feu et des Oiseaux, que les dieux appellent Planktes, parce que tous les Sémites ont la racine p.l.k, avec le sens de être ovale, ou plutôt conique, pointu à la façon du bouton des mamelles : Hébreux et Arabes en