Vers l’Est et vers le Nord, s’étend la plaine Pontine, basse, incertaine, brumeuse, couverte par les eaux, les sombres verdures et les buées des Marais, entre le double rivage de la mer d’Ostie et du golfe de Terracine.
Tout le long de ce rivage, depuis Ostie jusqu’à Terracine et au delà, pendant près de cent kilomètres, une chaîne de dunes borde le flot, une bande de lagunes et de marais borde la dune et une succession de forêts et de fourrés impénétrables s’étend derrière les lagunes, jusqu’au pied des monts : Selva de Terracina, Bosco de San Felice, Macchia di Bassiano, Macchia di Caserta, Macchia del Quarto, Macchia del Piano, les façades Nord et Est du Circeo sont entourées de cette selva et de ces macchie ; le Poète emploie les deux mots druma pukna (fourrés) et hulé (forêt).
La lisière maritime de la forêt est encore gardée, sur la dune, par les tours de pierre, où, jusqu’en 1850, des invalides guettaient les incursions des pirates : en 1843, les Barbaresques enlevaient encore des femmes sur cette côte pontificale. Le pourtour continental des Marais a toujours été bordé de maisons de pierre, fermes et étables, telle cette ferme de Campo-Morto, que Mengin-Fondragon décrivait en 1830, avec ses centaines de buffles et de chevaux, qui vivaient à l’état sauvage, lâchés