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environ. Il est impossible de rien comprendre aux habitudes, aux techniques et théories, à la vie, à la langue de la Grèce achéenne, si l’on ne fait pas d’abord la part de ces éducateurs, de leurs enseignements en toutes matières et de leurs apports en toutes marchandises.

Dans les quatre volumes des Navigations d’Ulysse, j’ai traité de la géographie et de l’histoire des pays achéens, étudié l’apparition des héros dans les eaux levantines, leur descente et leur installation en Grèce, leurs royaumes et principautés de Thessalie, du Péloponnèse et des Iles, leur vie matérielle sur terre et sur mer, leurs manoirs, leurs flottes, leurs voyages, croisières et aventures tant sur les côtes civilisées du Levant qu’en cette mer des merveilles et des monstres, qui s’enfonçait au couchant d’Ithaque et d’où le seul Ulysse était jamais revenu : étape par étape, j’ai suivi le fils de Laerte chez les Kikones, les Lotophages, les Cyclopes, les Lestrygons, Circé, les Sirènes, de Charybde en Skylla et chez Calypso : je l’ai ramené de Calypso à Nausicaa et de Nausicaa à Pénélope.

On trouvera dans ces douze volumes la preuve détaillée, minutieuse de chacune de mes assertions. Je crois avoir poussé jusqu’à l’extrême et peut-être au delà le souci de ne jamais produire mes conclusions sans l’exposé le plus complet de mes considérants.