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cadeaux en le mettant à bord du navire qui le remporte (Calypso en use de même).

Il est probable que l’Égypte fournira à nos successeurs beaucoup d’autres romans pharaoniques, où des aventures de terre et de mer présenteront de pareilles ressemblances avec les « Errements » d’Ulysse. Des documents phéniciens viendront s’y ajouter peut-être, le jour où s’ouvriront enfin à la pioche des fouilleurs les ruines d’Arad, de Tyr et de Sidon. Pour l’heure il faut nous contenter d’autres preuves.

Le point de départ de mes études odysséennes fut l’un de ces doublets insulaires dont je parlais plus haut : de même que les îles de l’Archipel ancien avaient deux noms, l’un sémitique et l’autre grec, de même l’Odyssée a une île qui s’appelle tout à la fois Nésos Kirkès et Aiaié. Ces deux noms signifient, l’un en grec et l’autre en hébreu, « l’île de l’Épervière. » C’est en cette île que le Poète a logé la déesse Circé et l’une des aventures de son héros. En prenant cet exemple et en le mettant en pleine lumière, on peut encore arriver, je crois, à des conclusions qui vaudront pour l’ensemble du poème.