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teurs d’autographes. Quant à celles que j’ai remises en paquets, et qui sont dans mon secrétaire, il en est aussi qu’il faudra brûler ; mais que ce ne soit que lorsqu’on sera bien sûr qu’elles sont sans utilité ; s’il se retrouvait quelques vieux manuscrits de moi, vers ou prose, qu’il n’en soit rien publié, je vous en prie ; c’est assez de mes chansons, auxquelles, d’ailleurs, d’autres publications pourraient nuire. Il existe un manuscrit de moi entre les mains de M. F*****. Je le lui ai donné à condition de ne pas le rendre public. Je ne sais plus bien ce qu’il est ; le sujet est les Contes de la Fontaine. Je maintiens la défense de publier, à laquelle M. F***** m’a promis de se soumettre.

« J’en viens à la publication du volume que je laisse, des chansons de ma vieillesse. Je voudrais vous enseigner des amis à consulter sur la valeur de ces chansons et sur les fautes de corrections que mes copies peuvent contenir ; mais vous connaissez assez ceux de mes amis que vous devez consulter, surtout devant imposer à votre imprimeur, quel qu’il soit, un prote très-intelligent, et qui sache au moins la mesure d’un vers.

« Ce que je vous recommande expressément, c’est, aussitôt ma mort, d’exiger de Judith qu’elle fasse son testament, et cela, dans l’intérêt de ceux de nos amis qu’elle doit avoir l’intention d’avantager et que j’avantagerais moi-même, si je mourais le dernier ; ce serait manquer à ma mémoire que de se laisser aller aux larmes au lieu de remplir mes intentions.

« Quant à mes obsèques, si vous pouvez éviter le bruit public, faites-le, je vous prie, mon cher Perrotin ; j’ai horreur, pour les amis que je perds, du bruit de la foule et des discours à leur enterrement. Si le mien peut se faire sans public, ce sera un de mes vœux accomplis. À mon testament resté chez moi se trouve jointe, en forme de codicille, une approbation