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Trois ans après il remettait à M. Perrotin la copie de son testament, récrit en 1851[1], et accompagnait cette copie d’une lettre que voici :

« À monsieur Perrotin,

« Voici, mon cher Perrotin, la copie de mon testament, ainsi qu’un codicille qui vous nomme mon exécuteur testamentaire. Aussitôt mon décès, je vous autorise à décacheter le tout et à agir dans l’intérêt de Judith, que j’institue ma légataire universelle, et aussi dans votre intérêt, en vous emparant de mes brouillons, de mes chansons, des cahiers que je pourrais ne vous avoir pas encore remis, de la préface pour le volume posthume, et de ma Biographie, qui sera dans le grand tiroir de mon secrétaire.

« Il se trouvera dans mes papiers beaucoup de lettres que je n’aurai pas brûlées ; il faut les anéantir, à moins d’un besoin impérieux ; surtout, il n’en faut donner aucune aux quê-

  1. 20 février 1851.
    DEVANT DIEU,

    Je nomme et institue pour ma légataire universelle mademoiselle Françoise-Nicole-Judith Frère, ma plus ancienne et plus fidèle amie, demeurant aujourd’hui auprès de moi, rue d’Enfer, 113.

    Ce testament annule ceux qui l’ont précédé et qu’on pourrait retrouver dans mes papiers.

    Je prie mes amis Béjot et Perrotin d’être mes exécuteurs testamentaires.

    Fait à Paris, ce vingt février dix-huit cent cinquante et un.

    « Pierre-Jean de Béranger. »

    Le portrait peint d’après moi par M. Scheffer et le buste en marbre de M. David (d’Angers) appartiennent à ces deux grands artistes.

    (Note postérieure.) Je relis ce testament et le maintiens, en ajoutant une seule disposition : c’est d’adjoindre à mes deux exécuteurs testamentaires M. Prosper Vernet, qui leur sera utile pour la connaissance qu’il a des lois.

    Fait ce vingt-neuf octobre dix-huit cent cinquante-cinq,

    « Pierre-Jean de Béranger. »