Page:Béranger - Ma biographie.djvu/354

Cette page a été validée par deux contributeurs.

participation à la Révolution de Juillet se réduit à ceci : « Constamment lié avec les principaux chefs du parti libéral, j’y ai contribué comme eux et plus que beaucoup d’entre eux. »

L’histoire dira que, de 1815 à 1830, nul homme n’a fait plus que Béranger pour hâter le moment où à la restauration de l’ancien régime, faite sous la protection des baïonnettes de l’étranger, devait succéder, pour ne plus s’interrompre, la reprise des traditions de la Révolution de 1789. Ses immortelles chansons ont versé dans l’âme de la France ce courage et cette fière espérance qui ont si noblement, en 1830, animé la nation entière. C’est à Béranger plus qu’à personne que reviendra l’honneur d’avoir soutenu jusqu’au bout la lutte et de n’avoir jamais admis de transaction possible entre des principes incompatibles comme le sont ceux de la Révolution de 1789 et ceux de l’ancien régime.

Au jour de la lutte, son rôle fut aussi des plus considérables, et c’est en grande partie parce que le républicain Béranger l’a voulu que la couronne de Charles X fut confiée à Louis-Philippe. Nous n’avons pas encore, après trente ans, une histoire de la Révolution de 1830, écrite indépendamment des événements qui l’ont amenée et de ceux qui l’ont suivie. C’est cependant un assez beau moment de notre histoire nationale, pour que l’envie d’écrire une pareille histoire tente quelqu’un parmi nous. De tous ceux qui y ont touché, c’est M. Louis Blanc qui l’a fait avec le plus de succès ; et c’est dans son livre que nous irons chercher la page où est indiqué le rôle joué par Béranger en 1830. Le poëte a dit qu’on lui avait fait là sa part un peu trop belle et qu’il fallait rendre à Laffitte l’initiative de la conduite qu’il a tenue ; mais Béranger n’a jamais voulu qu’on lui tînt compte de rien, et, si on l’eût écouté, il n’aurait rien fait d’utile en France. Voici ce que dit